Interview de Patrice Begay, Directeur Exécutif, Direction de la communication Bpifrance
1/ Auriez-vous aimé être une femme ?
Sans parodier la chanson de Johnny Hallyday, je crois « qu’on a tous quelque chose en nous …de féminin » du déjà aux gènes de nos mères .
Ce que j’apprécie au quotidien chez une femme c’est notamment leur finesse d’intelligence, leur sincérité, leur droiture, leur franchise alliée a la douceur.
Sur le plan professionnel, leur côté perfectionniste ; les femmes ont de fortes capacités à faire aboutir des projets avec pragmatisme, rigueur et organisation. Par rapport aux hommes, elles délèguent plus facilement et recherchent la plus grande adhésion pour aller plus vite et plus loin.
Il n’y a plus de place aujourd’hui pour les côtés sectaires, sexisme ; il y a tout simplement de très belles complémentarités entre les talents féminins et masculins .
2/ Dans votre vie, quelles femmes vous ont marqué ?
Sur le plan personnel et pour toujours celles qui m’ont fait confiance dans ma vie, que j’ai aimées que j’aime et que j’aimerais toujours à savoir ma mère, ma femme, ma fille, ma sœur.
Sur le plan professionnel, j’ai quelques exemples en tête de femmes chefs d’entreprise dans la communication innovante comme Agathe Bousquet (Havas), Valerie Accary (BBDO), Anne de Maupeou (Publicis), Geneviève Couty (Short Cut) ou encore Juliette de Sarnèze .
Des femmes de vision, de caractère et d’actions avec qui j’ai pris plaisir à échanger et travailler comme Marie Hélène Dassault Habert, Clara Gaymard chez GE, Anne Lauvergeon, Najoua Arduini-Elatfani (présidente du club du XXI eme siècle).
Nos clientes comme Elysabeth Benali (PDG de France Paratonnerre ) ou encore Catherine Kluger.
Mes amies entrepreneurs comme Véronique Morali présidente de Terrafemina, Alice Tourbier (Caudalie), Sylvie Ganter (Ateliers Cologne), Marie Laure Sauty de Chalon (Présidente d’Aufeminin.com avec qui j’avais mené des partenariats lorsqu’elle dirigeait Aegis et moi le développement de France 24), le duo talentueux du Printemps du networking avec Carole Michelon et Emmanuelle Gagliardi, ou encore Aude de Thuin qui créa le Women’s Forum qui travaille à l’évolution de différentes manifestations .
Sans oublier dans un autre style Sophie de Menthon et Agnès Bricard qui font aussi bouger les choses.
Côté medias évidemment ma grande amie Claude Cohen (qui a dirigé le 1er media européen TF1) mais aussi dans la presse Sophie Fuchs à Ouest France, Aziliz de Veyrinas à la Tribune, dans l’affichage Valérie Decamp chez Mediatransports, Régine Petit patronne d’Iriscom,
Parmi les journalistes, j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Alexia Kefalas, Vanessa Burgraff, Anne Sophie Lapix, Aude Lechrist, Anne Marie Capomaccio, Isabelle Gayrard, Nahida Nakad qui ont ce grain de folie qui les rend géniales.
Il n’y a ni petite ou grande entreprise ni grande ou petite personne mais des femmes de qualité, vertébrées par de vraies valeurs humaines.
Elles sont toutes différentes et c’est une chance, je ne crois pas à la politique des clones.
Je ne crois pas au sectarisme : les jeunes, les vieux, les femmes, les hommes, …
Nous partageons ces valeurs profondes de simplicité, proximité, volonté et optimisme.
Je crois en l’union qui fait la force et à la diversité pour viser en permanence l’excellence.
Les associations se multiplient pour accompagner les femmes qui créent leur société et pour aider celles qui veulent s’imposer à des postes clés, c’est formidable.
Si la parité progresse dans le management intermédiaire des entreprises, l’évolution est parfois plus timide pour les comités de direction.
Pour faire évoluer les choses, tout est une question de volonté.
Dans mon équipe 70 % de mon comité de direction est constitué par des femmes de talent à des postes clés : Charlotte Raulic (marque), Brigitte Legros (Bpifrance Excellence), Sabina Christova (communication interne et international), Cécile Deleplanque (projets et supports) et sont ultra complémentaires des 2 hommes constituant le reste de notre Codir :
Jean Pierre Dupasquier (médias, réseau et digital) et Jean Michel Grau (conseiller).
3/ Partout, via la multiplication des réseaux, la solidarité féminine fait son œuvre. Où en est la création de votre réseau Bpifrance femmes ?
Tout d’abord je souhaite rendre hommage a Anne Guillaumat de Blignieres qui fait un excellent travail en tant Présidente d’Alter Égales, réseau des femmes du groupe Caisse des dépôts, l’un de nos deux actionnaires avec l’Etat .
Nous avons bien travaillé ensemble en amont sur ce que nous pouvons apporter concrètement à notre réseau qui se constitue et nous participons aussi à des évènements en commun régulièrement.
Un réseau où on apprend, on échange, on progresse, en un mot utile pour ce qui en font partie .
En résumé : savoir donner pour savoir recevoir et servir l’avenir.
60 % des effectifs de Bpifrance est féminin .
Parmi elles, Marie Adeline-Peix (directrice executive , membre du Comex), Fanny Létier (directrice de Bpifrance Investissement régions) et Anne Guerin (directrice régionale d’Ile-de-France Ouest), Véronique Védrine (directrice du réseau Sud de Bpifrance), nous avons la chance d’avoir à la fois le moteur et le carburant du projet Réseau de femmes Bpifrance .
Leurs objectifs sont clairs :
– faire progresser les femmes de Bpifrance,
– faire progresser nos clientes et les entrepreneuses (les aider à booster leur activité et les aider à exprimer tout leur potentiel ),
– faire progresser la gouvernance des entreprises (avec un vivier d’administratrices de talent),
– faire rayonner Bpifrance dans l’écosystème du business au féminin.
Elles viennent de présenter à Nicolas Dufourcq, notre directeur général, le projet, le plan d’actions et l’organisation souhaités pour être efficace .
Au côté de Nicolas c’est tout le comité exécutif et toute l’entreprise qui sont à leur côté pour réussir ce magnifique projet pour servir l’avenir.
4/ Vous redonnez le moral aux français avec le Printemps de l’investissement. Quels sont les points clés du plan ?
Comme le précisait notre directeur général Nicolas Dufourcq « 2014 sera l’année de la reprise de l’investissement ».
En effet Bpifrance dispose, dans toutes les régions de France, de tous les moyens humains et financiers pour accompagner les entreprises dans leur developement et ça marche .
Cette année encore nos chargés d’affaires auront rencontré plus de 77000 entreprises .
Notre campagne démontre tout simplement que c’est maintenant le bon moment pour investir et que nous sommes là pour financer les projets avec tous nos partenaires comme les Régions et nos partenaires bancaires et investisseurs.
Nous sommes une banque de place, sans a priori .
Dans notre communication aussi, toujours un discours simple, direct, avec du souffle pour créer le désir auprès des entrepreneurs comme « Entrepreneurs, parlons cash » ou encore « liberté , égalité, investissez ».
Des messages construits avec le même langage celui des entrepreneurs .
En terme de moyens, toujours au plus proche de nos clients en partenariat avec la presse quotidienne régionale, nationale d’information, les télévisions locales, l’affichage de proximité (magasins, aéroports, gares, parkings) et bien sur le Web (fixe, mobile, tablette) pour suivre nos clients dans leur vie de tous les jours.
5/ Bpifrance a lancé le 13 mars dernier son Think Tank. Comment pensez-vous que les entrepreneurs et le monde académique vont pouvoir travailler ensemble ?
Il y a eu beaucoup de travail sur le sujet avec mon collègue Pascal Lagarde et ses équipes en particulier Phlippe Mutricy et Élise Tissier .
Aussi bien les chercheurs que les entrepreneurs y ont vu leur intérêt et se sont rapidement engagés a nos côtés dans Bpifrance le Lab, notre think tank.
L’objectif est clair : créer un pont entre les mondes académique et entrepreneurial pour produire un savoir inédit.
Bien que différents, ce ne sont pas deux mondes opposés comme on a souvent l’habitude de les présenter .
Il suffit de regarder sur notre site la vidéo de l’événement de lancement pour s’en rendre compte (www.bpifrance.fr ou www.bpifrance-lelab.fr )
Mieux connaître les entreprises est finalement l’objectif qui les mobilise dans cette initiative commune.
C’était très enrichissant de voir de nombreuses femmes échanger, débattre comme Marie Ekeland (investisseur de talent), Sylvie Casenave Pérè (PDG de Posson Packaging), Dorothée Kholer (consultante) le jour du lancement de notre think tank.
A travers Bpifrance le Lab, les entrepreneurs accèderont ainsi à des connaissances nouvelles qui leur permettront de mieux diriger leur entreprise et d’orienter leur stratégie à moyen et à long terme.
Les chercheurs accèderont a une base de données unique qui leur permettra de traiter en profondeur le sujet passionnant et mal connu des PME. Et là encore chez nous c’est une femme qui dirige ces données en la personne d’Annie Geay.
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